Je pêche en Méditerranée

Je pêche en Méditerranée

je pêche au coup en méditerranée

LA PECHE AU COUP :  YVES NEEL

 

La pêche au coup est la technique la plus ancienne
et la plus pratiquée dans notre sport. Le milieu des
débutants lui réserve un très bon accueil du fait de sa
relative simplicité par rapport à d'autres techniques et de
ses résultats parfois très encourageants.

 ESPECES RECHERCHÉES:

La friture en général, qui comprend: gobies,petits
sars,vieilles,petites bogues, saupes, serrans,girelles,
mulets, joëls,orphies.

Tous ces poissons vivent très près du bord dans les
ports,avant-ports,chenal, digues et jetées et sont donc
précisément à la portée des cannes au coup. Ces
espèces sont celles que vous prendrez régulièrement,de
taille variable bien sûr, par cette méthode.

 EQUIPEMENT : 

-Une canne télescopique(dont les éléments
s'emboitent et coulissent les uns dans les autres)sans
anneau, de quatre, cinq ou six mètres. 

-Une ligné toute montée avec un corps de ligne en
16/100, et un hameçon forgé
un bas de ligne en 12/100
bronzé de n° 14.


Le corps de ligne est la partie du fil sur laquelle sont
installés le bouchon ou le flotteur, les plombs qui lestent
ces derniers. Le bas de ligne étant la partie du fil à l'issue
de laquelle est fixé I'hameçon. 16/100 représente le
diamètre du nylon.Nylon et fil signifient la même chose.

Le corps de ligne est toujours supérieur en grosseur
au bas de ligne, pour la raison évidente qu'en cas de
"casse" (accrochage ou poisson trop lourd), seul,l'hameçon sera perdu puisque le nylon le plus fin cèdera
en premier.

Pour la personne qui préférera monter sa ligne lui-
même,le matériel à acquérir sera :

-Un bouchon ou un flotteur. Le bouchon est assez
court et plutôt rond ou ovale,tandis que le flotteur est
plus long et filiforme. Le choix de l'un ou de l'autre peut être une question de goût,mais plus certainement une
question de technique.En effet,le flotteur,de par sa
forme,est plus sensible,c'est à dire pénètre l'eau plus facilement en offrant moins de résistance. cette fameuse résistance dont les poissons les plus malins se méfient
beaucoup(par exemple,le mulet).

BOUCHON

FLOTTEUR PLUME

-Une bobine de fil de vingt-cinq mètres en 16/100.
-Une boite de petits plombs mous, fendus, spécial
mer, comprenant quatre ou six cases.
-Une pochette d'hameçons forgés, bronzés,
montés bouclés sur12/100 et de no 14.
-Un plioir en plastique ou en liège qui vous
assurera d'enrouler ou de dérouler votre ligne sans
risque d'emmêlement.
-Cinq mètres d'élastique amortisseur.
-Une bourriche, un filet à mailles fines ou un petit
seau accueilleront les poissons capturés.

-Une pince multi-usages,
Elle fixe les plombs sur
le fil dont elle coupe également les excédents. Elle
sert de dégorgeoir, c'est à dire à extirper l'hameçon
de la gueule du poisson quand celui-ci l'a avalé trop
goulûment.  
-Un plomb sonde de quinze grammes.
-Une boite à pêche peut -mais ce n'est pas
indispensable- compléter la panoplie afin d'y pouvoir ranger soigneusement tout ce petit matériel.

 APPATS :

-Les NEREIDES
Ce sont des vers de vase marine. Ils sont d'un
rouge vif et possèdent des centaines de "pattes"
minuscules.ll en existe plusieurs variétés,mais,pour la
pêche au coup qui nous intéresse en ce moment,nous
sélectionnerons la demi-dure, appelée aussi parfois
ESCAVENNES dans le midi.

ll est capital de préciser qu'en raison de la quasi-absence
de marée chez nous, il est vain de chercher des vers en
bordure de plage comme cela se pratique à L'océan. Le
pêcheur est contraint d'acheter ses appâts chez le
détaillant du secteur qui,lui-même,est approvisionné
par la Normandie, la baie de Somme,etc...Cet appât est
UNIVERSEL pour la pêche au coup en mer. A noter que les vers se détériorent assez rapidement et doivent être
conservés au réfrigérateur.

-Le PAIN
Ce peut être celui que l'on achète chez le
boulanger et duquel on extrait la mie pour en former des
boulettes.Il existe surtout du pain"SPÉCIAL PECHE"qui
a le gros avantage de tenir et de coller à l'hameçon,
deux qualités que ne possède pas le pain de table.Le
pain spécial pêche se présente sous emballage plastifié
et à l'état rassis.ll n'est pas périssable et, suivant les
fabricants,on le trouve sous forme de petits cubes ou en
blocs rectangulaires que l'on coupe en tranches.Dans un
cas comme dans l'autre,le mode d'emploi reste le
même: Le pêcheur trempe un chiffon de la taille d'une
serviette de table dans de l'eau et l'essore bien. Ensuite,
à l'intérieur de celui-ci,il dispose deux ou trois cubes ou
tranches qu'il laisse reposer quinze à vingt minutes.Le
temps écoulé,le pain sera ramolli et légèrement gonflé,
prêt à être accroché à l'hameçon. Nous croyons pouvoir
affirmer que,seul,ce pain spécial,acheté en grande
surface ou chez votre détaillant, tient vraiment
parfaitement à l'hameçon. Cet appât est sélectionné pour
certains poissons dont nous parlerons dans la partie
technique.

 -La SARDINE


Ou plutôt le filet de sardine découpé en petits
cubes.De préférence,achetez de la sardine fraîche! elle
est ainsi beaucoup plus ferme, et, de ce fait,tient mieux
à l'hameçon.Son odeur est également beaucoup moins
forte que celle de la sardine congelée. Cet appât est
sélectionné pour certains poissons dont nous parlerons
dans la partie technique.

-LesCOQUILLAGES

Certains débutants sont naturellement tentés
d'accrocher à leur hameçon des moules décortiquées
qu'ils ramassent aisément au bord des rochers. ll est vrai
que le poisson adore la chair des coquillages, mais la
tenue à l'hameçon de ces derniers est quasiment nulle et
en rend la pêche impraticable dans ces conditions.
Dommage,mais il faut le signaler!

Certaines techniques offrent la possibilité de
disposer le coquillage entier(coquille comprise)en guise
d'appât,mais nous n'aborderons pas le sujet dans cet
ouvrage.Les difficultés qui s'y greffent sont beaucoup
trop importantes pour nous qui débutons.

-Le COUTEAU

Il est le seul "coquillage appât" que nous
retiendrons dans ce manuel,mais pas cependant pour la
pêche au coup.On le trouve fréquemment sur nos côtes
et,plus particulièrement à la belle saison.


TECHNIOUES :

Maintenant, nous sommes en possession du
nécessaire et nous pouvons commencer à préparer
notre ligne et à la fixer sur notre canne.

Cette opération peut se pratiquer à la maison
comme au bord de l'eau,bien que le dernier lieu nous
semble plus approprié à effectuer quelques essais
préalables. Tout à l'heure,en matière de canne au coup,
nous avons choisi trois tailles : quatre,cinq ou six
mètres.Il est vrai que ces trois longueurs restent celles
qui sont le plus utilisées sur nos côtes, chacune d'elles
dépendant des endroits de pêche et, surtout, de leurs
profondeurs.

Toutefois,un amateur débutant ne peut, ou ne
veut pas,(c'est normal), acheter trois cannes à la fois,
c'est pourquoi je préconise vivement la cinq mètres qui
est un bon compromis.Les plans d'eau  dans lesquels
nous allons lancer notre ligne varient en profondeur
entre un mètre cinquante minimum et trois mètres
cinquante maximum.Lorsque vous choisissez votre
canne au coup, exigez que le bout du scion (bout le plus
fin)soit pourvu d'un petit anneau qui permettra de fixer
la ligne. Ce conseil est d'une grande importance car,
sans cet anneau,vous serez soumis à acheter des fixes
lignes.ll en existe énormément qui ne sont pas toujours
faciles à adapter,et surtout par le néophyte.

Voilà,nous sommes fins prêts à aborder la partie
purement pratique de nos propos.Cette technique est
valable pour les poissons cités ci-dessus,exepté trois
espèces définies : MULETS, SAUPES,ORPHIES dont
nous détaillerons les caractéristiques en fin de chapitre.

 

a)- Avec la ligne toute montée :

Enlevez le bouchon supérieur de votre canne à
pêche et sortez uniquement le scion qui se bloquera de
lui-même(télescopique).Prenez votre ligne montée et
déroulez la partie supérieure qui est accrochée au plioir
par une boucle (on ne peut inverser le sens).Prévoyez
vingt centimètres de longueur de fil déroulé et laissez le
reste de la ligne sur son plioir.Passez la boucle de départ
dans l'anneau du scion de la canne et, ensuite le plioir
complet dans cette même boucle, tendez le tout. Par
cette tension, le noeud se serre sur l'anneau, la ligne est
en place. Maintenant,continuez à déplier votre canne à pêche,
brin par brin, sans retenir votre plioir qui se déroulera
automatiquement. De plus,les lignes montées vendues dans le commerce mesurent pratiquement toutes cinq mètres. Cette longueur est adéquate à notre montage car
elle ne sera ni plus courte ni plus longue que la canne à
pêche.Si vous aviez une canne plus courte,vous devriez
enlever du nylon et une plus longue, en rajouter.

Une fois cette mise au point terminée,nous allons
nous munir de notre plomb sonde de quinze grammes,
l'accrocher à l'hameçon et accomplir la chose qui
déterminera toute la partie de pêche,à savoir:
MESURER LE FOND.C'EST PRIMORDIAL ! En effet, il
s'agit de présenter son appât à même le fond de l'eau et,
pour qu'il en soit ainsi, un réglage du bouchon ou du
flotteur s'impose.Dans le cas qui nous préoccupe,le
poisson mange en profondeur (nous verrons les
exceptions).

Positionnez votre bouchon ou flotteur à deux mètres
environ de l'hameçon équipé de sa sonde. Plongez le
tout à l'endroit où vous aurez décidé de pêcher en tenant
la canne à l'horizontale de l'eau.Deux possibilités vont se présenter: soit, le bouchon,entraîné par la sonde,
coule,soit il est hors de l'eau lorsque la sonde repose au
fond. Dans le premier cas, vous êtes assurés qu'en
action de pêche,votre hameçon,et donc votre appât, ne
seront pas à leurs places parce que pas au fond. Dans le
deuxième cas, il en est de même, mais pour la raison
inverse(trop au fond, si l'on peut s'exprimer ainsi). Dans le premier cas,vous sortirez la ligne de l'eau et vous
ferez,avec les doigts, coulisser le bouchon vers le HAUT
jusqu'à ce qu'il repose parfaitement à la surface de l'eau.
Vous opérerez exactement de la même façon dans le
deuxième cas, mais en faisant coulisser cette fois, le
bouchon vers le BAS. Cette méthode est infaillible! bien exécutée,elle vous apportera de belles fritures.

A présent,ouvrons notre boite de vers, sortons-en
un que nous tronçonnerons en deux ou trois suivant sa
longueur,et avec les doigts, enroulons-le à l'hameçon
qu'il doit recouvrir entièrement.Un sens tête-queue n'est
pas à respecter puisque,de toutes façons, sur un
hameçon de n° 14, il est bien rare de "piquer"un ver
tout entier.

Le moment est enfin venu de "jeter tout le monde à
la mer" ! Après quatre à huit secondes,en principe,
l'appât est au fond et il est impératif d'être alors vigilant
car la pêche DEBUTE.

Vous remarquerez que le bouchon peut trembler,
vaciller,s'enfoncer et remonter simultanémént .Dans ce cas, le poisson s'amuse,goûte,ou bien est trop petit
pour engamer le ver. Relevez la ligne, vérifiez l'état de ce
dernier (qui ne doit pas être déchiqueté car il
conviendrait de le changer),puis relancez votre ligne à
trente centimètres à droite ou à gauche de l'endroit où
vous vous trouviez. Si votre bouchon plonge sous l'eau
et y reste,n'attendez pas plus de cinq secondes avant de
FERRER. On ne lève pas la canne avec mollesse,mais on 
donne un petit coup sec avec le poignet(sans exagérer)
afin de bien accrocher sa prise.
On appelle cette ACTION: le FERRAGE.

 b)- Avec la ligne à monter :

Ayez à portée de main votre bobine de fil en 16/100,
votre bouchon ou flotteur,votre boite de plombs fendus,
votre carnet d'hameçons forgés, bronzés, montés
bouclés en 12/100 et de n° 14. Cette fois-ci, vous
déplierez entièrement votre canne au coup que vous
disposerez perpendiculairement au plan d'eau repéré (il
ne faut pas que quelqu'un marche dessus).Vous
installerez votre bobine de fil à plat, par terre, à côté de
la pointe du scion et vous la déroulerez jusqu'à
cinquante centimètres avant la fin du talon de la canne
(partie la plus grosse). A chaque extrémité de ces quatre
mètres cinquante de nylon, vous formerez une boucle,
comme celle qui existe au commencement des lignes
toutes montées. ll suffit de doubler le fil que l'on enroule
autour de son index, de serrer, et l'on obtient la boucle
en question.Cela,tout le monde connaît pour s'en être
servi en bien d'autres occasions.La boucle du haut sera
glissée dans I'anneau du scion et la boucle du bas dans
celle du haut,avant que le fil soit tendu et forme Ie noeud
de fixation.Soyez sans crainte ! Relisez le paragraphe
précédent deux fois, mettez en pratique,et, finalement,
vous constaterez la facilité de l'astuce. BOUCLE DANS BOUCLE ! 
A présent,avec vos pinces,sectionnez la boucle du
bas qui se trouve maintenant en face du milieu du talon
de la canne. Pourquoi avoir fait cette boucle alors ?
Surtout qu'ilconviendra de la reformer à nouveau afin
de fixer l'hameçon monté,bouclé.Question LEGITIME !
En agissant de la sorte,nous avons créé un point de
repère sur le nylon, ce qui évite,c'est sûr, de tout
emmêler.Ce double travail s'effectuera seulement
pendant la période nécessaire d'apprentissage, le temps de vous familiariser avec la manipulation du fil (c'est loin
d'être évident au tout début).

Nous pouvons maintenant installer notre bouchon
(ou flotteur)sur le corps de la ligne. Pour cela,séparez sa
queue de sa quille. Passez le nylon dans la quille du bouchon et faites suivre le même chemin à sa queue afin de fixer ce
dernier sur la ligne. Faites alors remonter le bouchon,à
l'aide de vos doigts, sur une longueur d'environ
cinquante centimètres, puis reformer la "fameuse" boucle. A l'aide de votre pince,écrasez juste au-dessus
de la boucle deux ou trois plombs fendus.Le nombre et
la grosseur des plombs dépendent de la taille et du
poids du bouchon.Pour cette raison, vous devez lancer
votre ligne dans l'eau, avant de poursuivre le montage.
Si le bouchon plonge, le nombre ou la grosseur des
plombs sont trop importants. S'il reste à plat,couché,
pas suffisants.S'il est bien droit : parfaitement dosés. La dernière solution se présentant rarement au débutant, il conviendra donc,pour les deux autres, soit d'ajouter du plomb,soit d'en enlever. A noter qu'il est beaucoup plus aisé D'AJOUTER que D'ENLEVER du poids.N'ayez pas la main trop lourde et soyez prudents à ce niveau. Munissez-vous de votre carnet d'hameçons et déroulez en un qui est,rappelons-le, monté,bouclé(30cm de fil en moyenne). Vous tenez
en main le bas de ligne que nous allons fixer au corps de
ligne le plus simplement possible: passez la boucle du fil
de l'hameçon dans celle qui se trouve au-dessous des
plombs,puis,repassez l'hameçon dans sa propre boucle.
Tendez le tout, et un noeud parfait et discret se forme,
offrant une résistance optimale.

Mesurez le fond comme indiqué dans le paragraphe
précédent,piquez l'appât à l'hameçon,et.....PECHEZ!

La facilité, évidemment, consiste comme vous
pouvez le constater,à employer une ligne déjà toute
montée et prête à être opérationnelle instantanément.
Pourtant,vous n'imaginez pas la joie et le plaisir que l'on
ressent à CRÉER sa propre ligne.On a toujours, dans
ce cas, le sentiment qu'elle attrapera davantage de
poissons.De plus,on a préféré CE bouchon ou CE
flotteur plutôt qu'un autre.ll est vrai que,dans l'éventail
des lignes montées proposées,le choix des bouchons ou
flotteurs est important, mais dix fois moins cependant,
qu'achetés séparément.

Que vous optiez pour la méthode (a)ou pour la
méthode(b), je vous conseille vivement et, de surcroît,
si les touches tardent à venir : L'AMORCAGE. Il est
destiné à attirer le poisson dans un secteur précis,en lui
offrant de la nourriture. Cela à faible dose, certes, car le
but n'est pas de le gaver,mais de le mettre en appétit.
Tous les pêcheurs qui AMORCENT"leurs coups"
obtiennent des résultats deux à trois fois plus
satisfaisants que les autres qui n'accordent pas
d'importance à ce phénomène.L'amorce est vendue
sous forme de farine en sachet de un kg à peu près. Elle
est très concentrée et supporte parfaitement d'être
diluée dans du sable et de l'eau.

Vous vous munissez d'un seau de plage ou d'une
vieille bassine dans laquelle vous répandez huit
poignées d'amorce brute. A cela, vous inclurez une
quinzaine de poignées de sable et la valeur de trois
verres d'eau de mer.Le tout, bien mélangé,formera une sorte de pâte compacte et lourde.A partir de cette
substance,vous formerez des boulettes, de la grosseur
d'un oeuf de pigeon,que vous jetterez à l'endroit où vous
pêchez.ATTENTION: si, cependant,il y a un peu de
courant,et en fonction de son sens,prévoyez un jet en
amont ou en aval de votre position.De cette façon, l'amorce arrive au fond à l'endroit où vous constatez que
votre bouchon se stabilise et ne dérive plus.

Pour la variété de poissons recherchée ici, vous
demanderez au marchand qu'il vous vende de l'amorce
"TOUS POISSONS".Ce n'est pas une MARQUE, c'est
une appellation.Vous lancerez sur "votre coup"cinq à
six boulettes toutes les demi-heures jusqu'à ce que le
poisson soit vraiment présent et les touches abondantes.
Sachez enfin que vous avez la possibilité de conserver
de l'amorce préparée,durant troisjours,à l'abri du soleil
bien entendu. Tout à l'heure,souvenez-vous, nous avons mis à part trois espèces de poissons: I'ORPHIE, le MULET, la
SAUPE.En effet,pour celles-ci,nous allons adapter des
techniques différentes tant au niveau des montages que
de l'emploi des appâts.

 L'ORPHIE(ou,en méditerranée (AIGUILLE)

On modifiera le bas de ligne puisqu'il conviendra,
pour cette pêche,d'utiliser un hameçon nickelé blanc de
n°10. En outre, l'aiguille étant un poisson de surface, on
ne cherchera pas à poser son appât sur le fond. Le
bouchon(ou flotteur) réglé à une cinquantaine de
centimètres de l'hameçon fera très bien l'affaire. Les
diamètres de nylon, corps et bas de ligne, resteront les mêmes que ceux utilisés dans les montages pour les
autres poissons de friture.En ce qui concerne l'appât,la
demi-dure est employée, mais c'est le filet de sardine
coupé en petits cubes qui donnera les meilleurs
résultats.Avec les doigts, recouvrez bien l'hameçon de nourriture.

L'orphie se déplace en bancs très denses,visibles du
quai.Lorsque vous en ferrez une, il est bien rare, dès
lors,que vous n'en attrapiez pas au moins une demi-
douzaine d'affilée. Cette technique assez simple vous
assurera de très bons moments car ce poisson est très
présent sur nos côtes et surtout très combatif. ll reste à
signaler que,dans ce cas PRÉCIS, aucune amorce n'est
utilisée.

Le MULET ou MUGE . Il est indispensable d'être assez discret si l'on espère en glisser deux ou trois dans sa bourriche. Le mulet est très malin et très méfiant ce qui ne peut que compliquer sa prise.Lorsque vous le "cherchez",ne portez pas de vêtement de couleur criarde,et faites le moins de bruit
possible.Préparez trente centimètres d'élastique
amortisseur n°5 et aux deux extrémités,formez deux
boucles.Passez une boucle dans l'anneau du scion de la
canne, la seconde dans la première,et tendez le tout
(maintenant on connaît le système).A présent, par le
même"jeu"de boucle dans boucle, installez votre ligne
toute montée ou celle que vous créez vous-même.
Toutefois,dans ce montage,deux détails sont à respecter
rigoureusement: on optera pour le flotteur long et fin (beaucoup plus sensible que le bouchon)et pour un
hameçon nickelé blanc de n°12. Les diamètresde nylon, corps et bas de ligne resteront inchangés par rapport à
ceux utilisés dans les montages pour les autres poissons
de friture. Au coup, le mulet se pêche dans le fond,donc
attention aux réglages fiables!

Comme appât,la demi-dure est peu prisée dans ce domaine.On lui préfère de loin le filet de sardine coupé ou le pain spécial pêche.Avec l'un ou l'autre, recouvrez
bien l'hameçon de nourriture. Je préconise avec
insistance un amorçage SYSTÉMATIOUE si l'on tient à "s'amuser".De l'amorce"spécial mulet"(ce n'est pas une marque),est prévue à cet effet et est en vente chez tous les distributeurs.Vous la préparerez de la même manière et dans les mêmes proportions que la précédente.

Dans le domaine de la pêcheau coup, le mulet est
l'un des poissons les plus gros que l'on puisse espérer
attraper.Cette remarque justifie la fonction de l'élastique amortisseur ajouté en début de montage de la ligne. Le
nylon est plus ou moins souple bien sûr, mais pas assez
pour ne pas rompre sur une grosse prise.

N'oublions pas que notre bas de ligne en 12/100 est
fin (les pêcheurs de rivière vont bondir)pour la mer.
L'élastique amortisseur,qui est beaucoup plus souple que le nylon,accompagnera celui-ci et le soulagera en lui
offrant la résistance démesurée qu'il n'aurait jamais
obtenue.A cette condition,vous limiterez considérablement la "CASSE"et pourrez vous mesurer aux mulets plus sereinement. A l'issue du combat HOMME-POISSON,il est préférable de se munir d'une épuisette afin de ne pas sortir hors de l'eau sa prise en force. On en arrive là, généralement,lorsque le poisson est de belle taille.

 


2 La SAUPE

Sa gueule,parsemée d'une multitude de petites dents
coupantes telles des lames de rasoirs(difficile pour le
nylon),nous oblige à adapter nos montages à son cas.
Sans cette adaptation nécessaire,pour une saupe dans le
panier,nous perdrions au minimumt trois hameçons
montés sur du nylon normal.
Pour cette raison, dans cette technique, le gros
changement réside au niveau du bas de ligne. ll existe des fils appelés tresses ou polytresses.Ils
sont constitués de plusieurs torons câblés offrant des
résistances incroyables pour des diamètres très fins. Le
gros avantage qui nous favorise surtout ici,est le fait (c'est
le cas de le dire)-que les saupes vont se "casser les
dents dessus".

Nos hameçons seront donc achetés montés,bouclés
sur TRESSE de 8/100 et de no8. Le corps de ligne,lui,
reste semblable avec un bouchon ou un flotteur et
l'élastique amortisseur comme pour le mulet. Le fond
sera également soigneusement mesuré car c'est l'endroit
où "dame Saupe"se trouve le mieux et l'amorçage "tous
poissons"conseillé.

Ce sparidé est, en partie,herbivore,mais ne néglige
pas les vers et SURTOUT le pain spécial pêche qui donne
d'excellents résultats.ll y a encore une dizaine d'années,
se trouvait en abondance sur les rochers, une algue
baptisée"mousse" qui était notre PRINCIPAL et meilleur
appât à saupe. Devant la rareté actuelle de cette matière,
nous nous inclinons à ne presque plus la chercher.Seuls,
de vieux pêcheurs nostalgiques, connaissant les moindres recoins de roche,en ramassent très peu,mais l'utilisent avec succès. Ne vous souciez donc pas de cet appât,et
préparez votre pain qui,enveloppant bien l'hameçon,
vous permettra de "toucher"de la saupe.Ce poisson,
même de petite taille,est extrêmement puissant et
combat jusqu'à épuisement.Aussi,ayez toujours votre
épuisette à portée de main lorsque vous pêchez dans un endroit réputé riche en cette espèce!

Nous avons élaboré,avec j'espère suffisamment de
précisions,des techniques de pêche au coup,en les adaptant aux différents poissons que l'on rencontre souvent,pour ne pas dire toujours,au bord de nos côtes méditerranéennes.

Bien entendu,il peut arriver que vous
sortiez de l'eau une espèce qui n'est pas citée dans cet
ouvrage,mais on ne peut pas toutes les citer,surtout les
plus rares.ll peut se faire également qu'en pêchant la
toute petite friture,vous"accrochiez"un gros mulet,une belle saupe et, même, une grosse daurade.Dans ce cas-là, l'effet de surprise est tellement GRAND chez le débutant que l'issue en est fatale.La "CASSE"est assurée.La panique a pris le dessus. C'est en pêchant que l'on devient pêcheur,et des
expériences de ce type ne peuvent que nous enrichir et
être bénéfiques pour l'avenir.Enfin,à notre grand désarroi,en cherchant le "gros",parfois,on récolte le "tout petit".

Pour terminer ce chapitre, nous constaterons qu'en
matière de pêche,il n'y a pas d'ABSOLU,mais seulement
des tendances assez marquées.

Et puis,au bord de l'eau, dans un environnement agréable où l'on s'oxygène à souhait,est-ce vraiment la performance que l'on RECHERCHE ?

PROCHAIN CHAPITRE : la pêche à la bolognaise !

 

"Cet ouvrage est protégé par le code de la propriété intellectuelle .Toute reproduction totale ou partielle serait sévèrement punie par la loi"

 



05/04/2008
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